Car après l’ombre, la lumière
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Le deuil, c’est aussi se sentir en vie.
Après ton douloureux départ, un mois déjà demain, je me suis réfugiée dans la peinture. Oui, je sais, je fais toujours ça. J’ai mis de la gestuelle partout et une grande surface couleur eau claire, parce que tu aimais tant mettre tes pattes dedans et boire prêt de la chute. C’est étrange, j’y pense aujourd’hui : tous les sons de la maison t'angoissaient, mais le fort bruit de l’eau, non. Tu me regardais avec tes grands yeux noisettes, comme si tu me disais, ici je suis bien avec toi. Je n’ai pas mal aux pattes, je ne suis pas anxieux.
Et ce moment en forêt faisait notre journée.
Tu es encore partout dans la maison et autour. Hier j'ai trouvé un de tes jouets en sortant de l'atelier. Tu laissais les trucs traîner comme ça, c’était pas important pour toi, les objets.Je cherche des réponses. Je les trouve tranquillement dans mes marches toute seule ou dans mes lectures sur mes peintres préférées. Entre autres, dans les pensées de Joan Mitchell ou Marcelle Ferron qui s’accordaient une si grande et belle liberté malgré leur époque. Joan qui peignait souvent pour ses chiens et ramenait de leurs grandes marches, des bouts de nature, son ressenti, pour ensuite le mettre dans un tableau. Marcelle qui disait qu’ "à côté des mots, la couleur, c’est puissant."
Tout cela me réconcilie avec ton départ.



